Samedi, 11 Août 2012 06:41 – www.lagazette-dgi.com

La Gazette

Si récemment les rumeurs sur l’existence du club satanique dans la Grande Ile avaient créé des troubles et de la peur aux parents, à présent, le sujet de leur dispute avec les jeunes touche l’alcool.
Aussi bien que le monde évolue, la consommation d’alcool devient de plus en plus un mode de vie chez les jeunes.
Selon l’OMS, Madagascar s’est placé au deuxième rang mondial sur la consommation d’alcool en 2010. Les Malgaches ont certainement bafoué les lois imposées non seulement sur la consommation mais aussi sur la vente des boissons alcoolisées. L’alcool se répand actuellement dans les quatre coins de l’Ile, sans aucune inspection ni contrôle, en milieu rural comme en milieu urbain.

Sur la base d’une petite enquête micro-trottoir qu’on a effectuée dans la capitale, 3/5 personnes sont alcooliques sinon ont déjà touché à l’alcool. Malgré qu’ils soient plus ou moins conscients des dangers qu’ils risquent d’encourir sur leur santé, notamment le cancer, les maladies cardio-vasculaires et les troubles respiratoires, les concernés minimisent le fait que l’alcool est un véritable élément perturbateur de la vie en société.

Si les lois s’opposent à la construction d’un bar ou d’une salle de vente de boissons alcoolisées près des centres scolaires ou des églises, aujourd’hui les bars malgaches ne se trouvent qu’à quelques mètres des écoles et des institutions religieuses comme pour inciter les gens à s’en privilégier. Si les lois édictent l’interdiction de vente de ces boissons aux enfants de moins de 18 ans, l’on peut en constater depuis le lieu de notre résidence que la plupart des distributeurs ne se soucient même pas de vérifier l’âge de leur client avant de livrer la commande de boissons alcoolisées. Des épiceries se sont même constituées en « épi-bar », ceci ne facilite-il pas la tâche aux mineurs ? En milieu rural, surtout en cette période de « Famadihana », les rites traditionnels, les us et coutumes malgaches favorisent plus ou moins la consommation d’alcool pour chaque tranche d’âge, sans distinction de sexe.

Et pour ce qui est des publicités sur les boissons alcoolisées à Madagascar, le décret N°2005-454 du 5 juillet 2005, relatif à la réglementation des boissons, l’interdit strictement. Or actuellement, les publicités se multiplient à grande vitesse et s’offrent au regard du grand public.

Ainsi, les bars constituent un « enfer sur terre » non seulement pour les jeunes mais pratiquement pour n’importe qui. Combien même il faut se rappeler que plus on touche à l’alcool plus nos dépenses vont s’accroître et plus on s’exposera à une extrême pauvreté. De plus, l’éducation des jeunes est anéantie. Non seulement, leur personnalité se retrouve modifiée mais aussi surtout, si aucune mesure efficace à l’éradication de ce marasme n’est prise d’ici peu, ces jeunes alcooliques constitueront, à leur tour, des mauvais modèles pour les générations futures et une mauvaise image pour le pays.

Niony H.