Posté par Les Nouvelles on août 8, 2012 dans Les Nouvelles,
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La législation sur la vente des boissons alcoolisées devrait être mise à jour face aux dégâts occasionnés par la vente libre d’alcool surtout chez les mineurs et les jeunes.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’alcool est responsable chaque année de 2,5 millions de décès dans le monde. 320.000 jeunes âgés de 15 à 29 ans décèdent de causes liées à l’alcool, ce qui représente 9% des décès de cette tranche d’âge.
Dans les pays en développement, la consommation d’alcool se fait parfois dès le plus jeune âge, avec une boisson dont le taux d’alcool est très élevé. D’après les données de l’enquête Steps en 2005, fruit de la collaboration entre le ministère de la Santé publique et l’OMS à Madagascar, 6,8% de la population malgache consomme excessivement de l’alcool. En outre, les hommes boivent bien plus que les femmes, pour 74,9% d’hommes contre 25,1% de femmes, selon le rapport de l’étude menée à Antananarivo. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, et peut causer divers traumatismes à la fois pour la personne qui boit, mais aussi pour celles qui l’entourent. Et pourtant, l’alcool est très répandu à Madagascar, en milieu rural comme en milieu urbain.
Quid des publicités ?
La consommation excessive d’alcool est à l’origine de bien des préjudices dans la société. Outre les risques d’accident provoqués par ces personnes, notamment chez les jeunes, l’alcool est une dépendance chronique qui entraîne bien des maladies, comme la cirrhose, le cancer, les maladies cardio-vasculaires… et les consommateurs en sont souvent conscients. Mais à Madagascar, la législation régissant la vente de boissons alcoolisées devrait être mise à jour. Les publicités concernant les boissons alcoolisées sont interdites, selon le décret N°2005-454 du 5 juillet 2005 relatif à la réglementation des boissons, mais les industries contournent cette interdiction à travers les boissons contenant moins de 1% d’alcool. Les marques sponsorisent même souvent des événements ciblant principalement les jeunes. D’ailleurs, même si la vente d’alcool est interdite chez les mineurs, rares sont les épi-bars qui vérifient l’âge du client avant de livrer la bouteille. En milieu rural, la vente d’alcool est encore plus difficile à contrôler, et les événements traditionnels incitent à la consommation chez toutes les tranches d’âge, hommes et femmes confondus. Cela se traduit par des étalages de boissons alcoolisées en tout genre dès qu’il y a une fête populaire au village.
La sensibilisation sur les méfaits de l’alcool et ses conséquences sur la santé n’est pas encore suffisante à Madagascar et doit être renforcée.
L’OMS recommande à tous ses Etats membres l’adoption de politiques et de stratégies visant la réduction de la consommation d’alcool. La stratégie mondiale qui est liée à ce programme de santé publique comporte alors des composantes spécifiques liées notamment au marketing de l’alcool et à l’action communautaire pour réduire l’usage nocif de l’alcool.
A Madagascar, la politique nationale de lutte contre la consommation d’alcool est actuellement en cours d’élaboration, sous la coordination du ministère de la Santé publique.
Noro Niaina